Le segment qui connaît la croissance la plus rapide au sein du secteur de la gestion d’actifs est celui des FNB, et cet élan semble vouloir se maintenir.
Le secteur mondial des FNB a clôturé l’année 2019 avec 6,1 milliards de dollars ($ US) en actifs, soit un taux de croissance annuelle composé (TCAC) de 20 pour cent sur une décennie. Le nombre de FNB offerts sur le marché mondial est passé de 1 967 à la fin de 2009 à près de 7 000 en décembre 2019. Au cours des dernières décennies, les FNB se sont relativement bien comportés en période de volatilité alors que les investisseur se retiraient de certaines stratégies pour se tourner vers les solutions FNB.
À la fin de janvier 2020, l’actif mondial des FNB atteignait le niveau record de 6,37 billions de dollars ($ US), avec en janvier le deuxième plus haut flux jamais enregistré (67,2 milliards $ US). De toute évidence, la confiance des investisseurs envers la structure des FNB ne fait qu’augmenter.[1]
Les FNB ont fondamentalement changé la façon dont les gens investissent, résultat de leur transparence, de leur efficience et de leur versatilité. La négociation en Bourse offre les avantages d’une liquidité intrajournalière et d’une externalisation des coûts, chaque investisseur prenant en charge ses propres frais d’entrée et de retrait du FNB. Les institutions, les conseillers et les particuliers utilisent tous les FNB pour répondre à certains besoins en matière de placement. Les FNB font office d’outils de gestion d’un portefeuille de façon très active, afin d’obtenir une certaine orientation géographique ou sectorielle, à des fins de diversification, pour se prévaloir d’une exposition à un ou plusieurs facteurs de placement, ou encore pour participer à des marchés ou stratégies inaccessibles, comme par exemple les placements alternatifs liquides.
Alors que le secteur mondial des FNB fête ses 30 années d’existence, revenons sur certains éléments qui seront le moteur de l’industrie au cours des 30 prochaines années.
Le rôle des FNB dans la répartition de l’actif
L’importance croissance que revêt la répartition de l’actif fera en sorte que la gestion active continuera à être proposée et monétisée différemment. La croissance du secteur découlera en partie de la substitution d’autres véhicules de placement, comme par exemple les titres individuels, pour les FNB à mesure que les investisseurs prennent le rôle de répartiteurs d’actifs et accordent de l’importance à la sélection des gestionnaires, à la répartition sectorielle ou géographique et aux coûts. Le passage des titres individuels aux FNB suivra plusieurs scénarios, comme par exemple la volonté des investisseurs de ne plus directement calquer un indice, la réduction des frais d’opération et des corrélations plus élevées entre des compagnies de certains secteurs. La génération d’alpha découlant de la sélection de titres individuels se poursuivra dans certains segments où les investisseurs peuvent tirer profit d’inefficiences sur le plan de l’information.
Les investisseurs se tourneront également vers les FNB pour accéder à des solutions davantage axées sur des objectifs, comme par exemple la préservation du patrimoine, une croissance à risque géré ou des retraits périodiques. Pour ces raisons, un nombre croissant d’investisseurs de détail et institutionnels accorderont une pondération plus importante aux FNB. La base d’utilisateurs de FNB devrait croître et les FNB prendront de plus en plus d’importance au sein des portefeuilles des investisseurs. Pour répondre à leurs besoins, les gestionnaires d’actifs offriront toute une panoplie de produits, dont des FNB indiciels, à bêta stratégique et actifs, des stratégies plus classiques, des placements ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) et des solutions alternatives liquides.
Les FNB viendront également compléter d’autres véhicules de placement utilisés par les investisseurs institutionnels, comme par exemple les contrats à terme sur indice boursier et les swaps, l’efficience des FNB sur le plan opérationnel et des coûts les rendant attrayants. Par exemple, la divergence entre le coût des FINB et le coût d’accès au bilan des banques augmente, ce qui simplifie la décision des investisseurs institutionnels de passer aux FNB aux mêmes fins.
[1] Données provenant de Bloomberg, ETFGI au 24 février 2020